Le domaine du Mas de la Cure est acquis en 1985 par le Conservatoire du Littoral et des Rivages Lacustres pour devenir un site de préservation du patrimoine aussi bien naturel, qu'architectural.
En 1997, une poignée de passionnés conduite par Jean-Luc Malacarne, se groupe pour créer l' « Association de la Maison du Cheval Camargue ». Ils élaborent alors un projet de mise en valeur de nos patrimoines équin camarguais et culturels.
En 2002, validant ce projet ambitieux, le Conservatoire confie la gestion du domaine (terrain 289 hectares – bâti 3000 m2) à la Maison du Cheval Camargue qui installe ses bureaux dans l'un des bâtiments du domaine anciennement occupé par le régisseur de la propriété.
Depuis 2011, l'association a la charge, en collaboration avec les cogestionnaires que sont la mairie des Saintes Maries de la Mer et l'association des amis du parc ornithologique de Pont de Gau, de mettre en place ce fantastique projet, fruit de réflexions, de rencontres et d'échanges entre personnes attachées à la culture camarguaise, vivant le « cheval Camargue » comme élément essentiel de celle-ci.
La démarche qui a prévalu et présidé à l'élaboration et à l'émergence de ce projet fut guidée par les principes de concertation et de partenariat avec tous les acteurs de la filière équestre en Camargue, quels qu'ils soient.
A ce jour « la Maison du Cheval Camargue – Mas de la Cure » regroupe en son sein, éleveurs de chevaux, manadiers, utilisateurs ou amateurs de chevaux Camargue et de personnes attachées à la culture camarguaise. C'est pourquoi le projet est porteur d'une forte valeur symbolique, traditionnelle, sociale et culturelle.
Si la Maison du Cheval s'est fixée plusieurs objectifs, l'un de ceux-ci est de faciliter l'installation et le maintien des activités traditionnelles, ainsi que la restauration et l'ouverture des milieux naturels, facteurs de biodiversité.
Dans ce contexte, l'élevage extensif de chevaux Camargue apparaît comme l'un des éléments essentiels de la gestion du domaine, et si à ce jour certaines parties du site sont protégées, la plupart sont utilisées pour le pâturage des chevaux et des moutons, alors que d'autres sont en prairies de fauche, le foin étant une source non négligeable d'autofinancement. Un rucher est également présent sur le site afin de favoriser la pollinisation et d'accroître la biodiversité.
Les autres objectifs de la Maison du cheval Camargue s'articulent autour de trois volets principaux, lesquels explorent la totalité des multiples facettes de la Camargue.
Tout d'abord le « volet cheval Camargue » qui se décline selon quatre thèmes complémentaires.
Conserver et valoriser le patrimoine équin camarguais en créant un conservatoire des caractéristiques originelles de son cheval, car conscient des évolutions qu'il subit aujourd'hui en fonction du désir des acheteurs et des phénomènes de mode, quelques éleveurs ont souhaité, à partir de l'élevage du Mas de la Cure (dont le cheptel a été constitué à partir de don de chevaux issus d'élevages réputés) la création d'un « conservatoire » permettant de préserver les caractéristiques génétiques de la race Camargue dans un lieu à l'abri de toute pression économique et sous le contrôle de scientifiques reconnus pour leurs travaux sur la génétique équine (INRA) et son lien avec les milieux (CNRS). La manade permet aussi d'accueillir tout public désireux de découvrir la culture du cheval Camargue, et d'aborder ses origines, ses utilisations passées et actuelles dans les activités pastorales, économiques et traditionnelles au travers de visites ou d'organisation de manifestations évènementielles (Camagri, approbation des étalons à la monte publique, championnat de France d'équitation de travail...).
Sensibiliser et former des jeunes aux métiers du cheval par l'organisation de rencontres et de stages de formations (maréchal-ferrant, dressage, équitation...).
Utiliser le cheval à des fins thérapeutiques, rééducatives, sportives et de loisirs en direction des personnes atteintes de déficiences physiques, mentales ou en difficulté sociale.
Utiliser le cheval dans une fonction de rééducation, de réadaptation, de restructuration ou de soin, n'est pas une chose nouvelle, mais grâce à sa rusticité, son petit gabarit, son emploi polyvalent, son mental, le cheval Camargue se révèle être un auxiliaire parfait.
Créer un lieu « ressource » où les éleveurs pourront venir puiser informations et services pour leurs activités professionnelles, ceci mis en place en étroite collaboration avec l'Association des Eleveurs de Chevaux de Race Camargue (AECRC).
La mise à disposition de salles de réunions et l'installation de la Nacioun Gardiano, de la Confrérie des Gardians, de l'Association des Gardians professionnels dans les locaux du Mas de la Cure, est de bonne augure pour l'avenir.
Le « volet culture » découle et est étroitement lié au « volet cheval » :
Mise en place d'un espace muséographique/écomusée lié au cheval Camargue en direction de tout public.
Mise en place d'un conservatoire des savoir-faire car les progrès de la vie moderne ont modifié un grand nombre d'activités agricoles ou pastorales et les techniques de travail ayant évolué, des gestes de « savoir-faire ancestraux » vont fatalement disparaître avec les derniers gardians à les avoir pratiqués. Aussi, la Maison du Cheval Camargue souhaite conserver et transmettre par tous les moyens dont elle dispose (audio, vidéo, informatique, bibliothèque,...) tous ces gestes afin de les rendre accessibles aux générations futures.
Organiser des séjours d'artistes : création d'un ou deux appartements pouvant être occupés par un artiste (écrivain, peintre, photographe, musicien...) lequel utiliserait le site pour son travail et exposerait son œuvre en fin de séjour sur les lieux même de sa création.
A ce jour, le projet global intitulé « pour une approche globale de la Camargue au moyen de l'activité équestre », est en bonne voie de réalisation. Certes le chemin sera long, mais déjà la Maison du Cheval Camargue s'est dotée d'installations adaptées ; deux carrières extérieurs, un manège couvert aménagé dans l'ancienne cave, un parcours de pays en milieu naturel, un clos de tri, deux salles de réunions...
Des stages d'équitation et des journées en direction du public handicapé sont déjà organisés. Le succès atteint nous incite à développer plus amplement ces volets.
En 2012, le Conservatoire du Littoral a lancé une étude de valorisation des bâtiments afin de cibler au maximum leur destination finale et ceci en liaison permanente avec les personnes référentes de Camargue.
Evidemment, avec ses 3000 m2 de bâtiments à restaurer, le facteur financier va être prépondérant pour la suite du projet, mais gageons que les collectivités régionales, nationales, européennes et le Conservatoire du Littoral vont s'employer à trouver le financement nécessaire, ce qui ne pourra que servir la Camargue et son patrimoine vivant qui est entre-autres le cheval.
Espérons que dans un avenir proche le Mas de la Cure devienne un merveilleux écrin, ayant pour bijou le cheval Camargue.